Le Mont Blanc a perdu plus de deux mètres

Le Mont Blanc, point culminant des Alpes et la plus haute montagne de France, a perdu plus de deux mètres de sa hauteur au cours des deux dernières années, selon des chercheurs qui ont mesuré le sommet à 4805,59 mètres. Cette diminution de 2,22 mètres pourrait être attribuée à une baisse des précipitations estivales, a expliqué Jean des Garets, géomètre en chef du département de Haute-Savoie, dans le sud-est de la France. Il a ajouté que le Mont Blanc pourrait bien être beaucoup plus élevé lors de la prochaine mesure dans deux ans, notant que ce n’était pas la première fois qu’un changement significatif était observé. Le sommet rocheux de la montagne culmine à 4 792 mètres au-dessus du niveau de la mer, mais son épaisse couche de glace et de neige varie en hauteur d’une année à l’autre en fonction des conditions météorologiques et du vent.

Depuis 2001, les chercheurs mesurent la hauteur du Mont Blanc tous les deux ans pour étudier l’impact du changement climatique sur les Alpes. « Nous collectons ces données pour les générations futures, sans interpréter leur signification », a déclaré M. des Garets, soulignant que la mesure de la hauteur ne devrait pas être utilisée pour tirer des conclusions hâtives. C’est maintenant aux climatologues, glaciologues et autres scientifiques d’utiliser ces données pour élaborer des théories expliquant le rétrécissement.

Le point culminant du Mont Blanc a été enregistré à 4810,90 mètres en 2007. En 2021, une baisse d’un mètre par rapport à 2017 a été mesurée, après que le résultat exceptionnellement bas de 2019 ait été gardé secret, jugé non représentatif par les experts.

Les géomètres rappellent que la hauteur du Mont Blanc a toujours fluctué au fil du temps, principalement en raison des vents hivernaux qui emportent davantage de neige qu’en été. Toutefois, une fonte plus rapide des glaciers alpins est observée en raison du changement climatique. Les glaciers européens, étant situés à des altitudes relativement basses par rapport à d’autres régions du monde, sont particulièrement vulnérables au réchauffement climatique. Les données scientifiques montrent qu’ils ont perdu environ un tiers de leur volume entre 2000 et 2020, avec une estimation de jusqu’à 7 % de la masse restante des glaciers ayant disparu en 2022. Un membre de l’équipe du Mont-Blanc, Denis Borel, a cependant souligné qu’il fallait « rester humbles » concernant l’impact du climat sur la montagne, notant que des mesures précises n’ont été effectuées que depuis 2001. Lors de la dernière mesure, une vingtaine de personnes équipées de technologies avancées et, pour la première fois, d’un drone, ont grimpé le Mont Blanc pour réaliser les relevés.

Photo: Francois Hoang – Unsplash